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Comment se passe le divorce à l’amiable ?

Mai 2, 2024

Dans le contexte familial, le divorce à l’amiable implique une série d’étapes clés et de considérations légales qu’il est crucial de comprendre et de respecter. Cette approche, basée sur le consentement mutuel des conjoints, offre une alternative moins conflictuelle aux procédures de divorce classiques. Dans cet article, nous allons examiner en détail le processus du divorce à l’amiable.

La décision mutuelle de se séparer

Le divorce à l’amiable, également appelé divorce par consentement mutuel, repose sur un accord entre les époux pour mettre fin au mariage sans recourir à des litiges judiciaires. Contrairement aux procédures de divorce traditionnelles, souvent longues et coûteuses, le divorce à l’amiable offre une approche plus rapide, économique et moins conflictuelle pour toutes les parties impliquées. Cette étape, bien que profondément personnelle, nécessite souvent le conseil d’un professionnel, tel qu’un avocat spécialisé en droit de la famille, pour s’assurer que les deux parties comprennent pleinement leurs droits et obligations.

L’acte d’avocat

Depuis le 1er janvier 2017, le divorce par consentement mutuel peut se dérouler sans juge, sauf dans le cas où un enfant demande à être entendu par ce dernier. Toutefois, la présence d’un avocat différent pour chacun des deux époux est obligatoire. Ce document, rédigé avec l’aide de vos avocats, doit couvrir tous les aspects de l’accord, y compris la division des biens, la pension alimentaire, la garde des enfants et toute autre disposition pertinente. Il est essentiel que ce document soit exhaustif et clair, pour éviter tout malentendu ou litige futur.

    • L’homologation judiciaire

Pour les couples mariés choisissant le divorce à l’amiable, la convention de séparation doit être soumise à un juge pour homologation. Cette étape légalise l’accord et le rend exécutoire. Le processus judiciaire peut varier en fonction de la juridiction, mais il vise généralement à s’assurer que l’accord est équitable et ne lèse aucune des parties, en particulier les enfants.

    • La mise en œuvre de l’accord

Après l’homologation, les parties procèdent à la mise en œuvre de l’accord de séparation. Cela peut inclure la vente de biens immobiliers, le partage des comptes bancaires et l’ajustement des plans de vie selon les termes convenus. Il est crucial, durant cette phase, de maintenir une communication ouverte pour résoudre tout problème qui pourrait survenir.

    • L’utilisation du nom

L’utilisation du nom de l’ex-conjoint : au moment de la séparation, vous devrez décider si vous autorisez ou non, votre futur ex-époux à continuer d’utiliser votre patronyme et inversement.

La prestation compensatoire

La prestation compensatoire est une disposition légale française destinée à compenser, autant qu’il est possible, la disparité que la rupture du mariage crée dans les conditions de vie respectives des époux. Cette mesure est prévue par les articles 270 à 281 du Code civil. Elle se distingue de la pension alimentaire, qui est une aide destinée à l’entretien et à l’éducation des enfants. La prestation compensatoire est versée sous forme de capital, le plus souvent après le divorce. Exceptionnellement, elle peut prendre la forme d’une rente, notamment lorsque le versement d’un capital n’est pas possible. Le montant, les modalités de paiement et la forme de cette prestation sont fixés par le juge aux affaires familiales, en tenant compte de plusieurs critères tels que la durée du mariage, l’âge et l’état de santé des époux, leur qualification et leur situation professionnelle…

Pour en savoir plus sur la prestation compensatoire, consultez notre article.

La garde des enfants

Si vous avez des enfants, vous devrez définir la résidence principale de l’enfant et le parent qui bénéficiera d’un droit de visite et d’hébergement ou la mise en place d’une résidence alternée. Vous avez également la possibilité de rédiger une convention parentale. N’hésitez pas à consulter notre article sur ce sujet.

La pension alimentaire 

La pension alimentaire est une contribution financière versée par une personne à une autre pour subvenir à aux besoins essentiels des enfants. Son montant est déterminé par le juge en fonction des ressources, des charges des parties et des besoins des enfants. Le non-paiement peut entraîner des sanctions judiciaires, et des organismes comme la CAF peuvent aider au recouvrement.

Le divorce par consentement mutuel par acte judiciaire

    • La gestion des actifs communs

Dans le cadre d’un divorce par consentement mutuel, il est fréquent que certains biens partagés ne soient pas vendus immédiatement. Cela peut être dû à diverses raisons, telles que des désaccords sur le moment de la vente, des considérations financières ou des préoccupations liées à la pandémie, entre autres. Selon la nature de votre contrat de mariage, la présence du juge peut être requise.

    • Le cas des enfants voulant être auditionné par le juge

Les enfants peuvent exprimer le désir d’être entendus par le juge dans le cadre d’un divorce par consentement mutuel. Toutefois, leur capacité à être entendus peut varier en fonction de leur âge et de leur maturité. Les enfants peuvent être représentés par un avocat qui agira dans leur intérêt et exprimera leurs préoccupations au tribunal. Dans certains cas, le juge peut également choisir de rencontrer les enfants en privé pour comprendre leurs souhaits et leurs besoins.

« La séparation à l’amiable est un processus qui, bien qu’exigeant sur le plan émotionnel et légal, peut aboutir à une résolution pacifique et respectueuse des relations. En suivant les étapes décrites et en s’appuyant sur l’expertise de professionnels dédiés, les parties peuvent naviguer dans ce processus avec confiance, assurant que les accords pris sont justes, équitables et dans le meilleur intérêt de tous les impliqués. » Maître Parrod et Maître Sabatier.

La clé d’une séparation à l’amiable réussie réside dans la volonté des parties de travailler ensemble vers une résolution commune, tout en respectant les conseils et directives des professionnels qui les accompagnent. En adoptant une approche ouverte, respectueuse et collaborative, il est possible de traverser cette période et de poser les bases d’un avenir positif pour tous les impliqués.